Homélie du 24 janvier 2021

Convertissez-vous et croyez à l'Évangile

Dimanche, 3ème Semaine du Temps Ordinaire - Année B

Une homélie de fr. Grégoire Maertens

L'année écoulée nous a dangereusement habitués aux mauvaises nouvelles ! Alors que penser quand nous entendons parler de « Bonne Nouvelle » ?

Remarquons qu'on ne nous demande pas de connaître, de comprendre, d'être persuadés d'avance, de la bonne nouvelle mais d'y croire : c'est un mystère : toute célébration est un mystère : nous le chanterons en plein coeur de la messe : « Il est grand, le mystère de la foi ! » la mort, la résurrection, la venue dans la gloire de quelqu'un que nous ne voyons pas : tout cela, nous le célébrons, nous le proclamons, nous l'attendons.

Il y a cependant un préalable à la réception de cette Bonne Nouvelle : « Convertissez-vous-. » ! Jonas annonce la catastrophe : les Ninivites font pénitence et croient en Dieu. Dieu voit leur conversion et renonce à son projet. Quant à Paul, ne disons pas trop vite qu'il méprise le monde et ses merveilleuses richesses : il met seulement en garde contre une consommation et une utilisation égoïste qui fait obstacle à la Bonne Nouvelle.

Qu'en est-il de nous ? Sommes-nous comme Pierre, André, Jacques et Jean appelés à quitter, qui sa famille, qui son conjoint, qui son travail, qui son monastère, pour aller vers quelque chose de tout différent ? Est-ce que c'est ça, pour nous, suivre le Christ, croire à la Bonne Nouvelle ?

Il me semble qu'on ne peut séparer le « Convertissez-vous » de « Croyez à l'Evangile » : souvenons-nous de Jean XXIII qui, à la veille du Concile, mettait en garde contre les prophètes de malheur toujours prêts à dire : « Nous allons droit dans le mur ». Qu'il faille prendre les problèmes de notre société, du monde, de la planète, au sérieux, qui en douterait ? mais ne faut-il pas prendre tout autant au sérieux la pressante invitation de Jésus à investir dans la confiance qui est un autre nom de la foi ? Il ne s'agit pas de jeter de l'eau bénite sur les vraies questions mais de laisser agir le Dieu tout- puissant et tout- aimant dans nos intelligences, dans nos coeurs qui, malheureusement, ont souvent tendance à se croire, eux, tout-puissants.

« Venez à ma suite » : Jésus fait appel à la liberté : pas de contrainte, une invitation. Il ne dit pas non plus : « Faites ceci, faites cela, soyez ceci, soyez cela-. » Mais : « Je vous ferai devenir pêcheurs d'hommes ». Pensons à Marie : « Qu'il me soit fait, selon ta parole. » Ne pensez-vous pas que nous perdons beaucoup de temps en ne laissant pas faire le Seigneur : regardons les Apôtres qui ont laissé leurs filets, leur père, leur travail, pour laisser Jésus entrer dans leur vie.

Ce mystérieux personnage qui communiquait la bonté, l'amour, en un mot « Dieu » a du les captiver, les enthousiasmer. Et ils se sont dit : avec lui on est dans le bon, on n'est pas dans le bonheur passager mais dans la béatitude. En effet les voilà sous l'emprise, sous l'inspiration, dans la mouvance, à la suite du Fils de Dieu qui se fera, sous leurs yeux : pauvre, doux, souffrant, juste miséricordieux, pur, pacifique : c'est le Règne de ce Dieu-là qui s'est approché et qui se trouve à la portée de ceux et celles qui, aux périphéries du monde porteront un message de foi, d'espérance, de charité : un bon message, une Bonne Nouvelle, un Evangile.

 

Les gens de Ninive se détournèrent de leur conduite mauvaise

La parole du Seigneur fut adressée de nouveau à Jonas : « Lève-toi, va à Ninive, la grande ville païenne, proclame le message que je te donne sur elle. » Jonas se leva et partit pour Ninive, selon la parole du Seigneur. Or, Ninive était une ville extraordinairement grande : il fallait trois jours pour la traverser. Jonas la parcourut une journée à peine en proclamant : « Encore quarante jours, et Ninive sera détruite ! » Aussitôt, les gens de Ninive crurent en Dieu. Ils annoncèrent un jeûne, et tous, du plus grand au plus petit, se vêtirent de toile à sac.

En voyant leur réaction, et comment ils se détournaient de leur conduite mauvaise, Dieu renonça au châtiment dont il les avait menacés.

- Parole du Seigneur.

Jon 3, 1-5.10

Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route. Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve.

Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse, ton amour qui est de toujours. Dans ton amour, ne m'oublie pas, en raison de ta bonté, Seigneur.

Il est droit, il est bon, le Seigneur, lui qui montre aux pécheurs le chemin. Sa justice dirige les humbles, il enseigne aux humbles son chemin.

24 (25), 4-5ab, 6-7bc, 8-9

Il passe, ce monde tel que nous le voyons

Frères, je dois vous le dire : le temps est limité. Dès lors, que ceux qui ont une femme soient comme s'ils n'avaient pas de femme, ceux qui pleurent, comme s'ils ne pleuraient pas, ceux qui ont de la joie, comme s'ils n'en avaient pas, ceux qui font des achats, comme s'ils ne possédaient rien, ceux qui profitent de ce monde, comme s'ils n'en profitaient pas vraiment. Car il passe, ce monde tel que nous le voyons.

- Parole du Seigneur.

1 Co 7, 29-31

Convertissez-vous et croyez à l'Évangile

Après l'arrestation de Jean, Jésus partit pour la Galilée proclamer l'Évangile de Dieu ; il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l'Évangile. »

Passant le long de la mer de Galilée, Jésus vit Simon et André, le frère de Simon, en train de jeter les filets dans la mer, car c'étaient des pêcheurs. Il leur dit : « Venez à ma suite. Je vous ferai devenir pêcheurs d'hommes. » Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.

Jésus avança un peu et il vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque et réparaient les filets. Aussitôt, Jésus les appela. Alors, laissant dans la barque leur père Zébédée avec ses ouvriers, ils partirent à sa suite.

- Acclamons la Parole de Dieu.

Mc 1, 14-20