Une homélie de fr. Benoît Standaert
Le Jour de Pâques est un jour qui dure sept semaines ou cinquante jours, jusqu'à la Pentecôte. « Voici le Jour que fit le Seigneur. Jour d'allégresse et jour de joie ». Ce jour - d'après les Pères de l'Église - est Quelqu'un. Il est ce jour, Jésus, le ressuscité !
En Orient on se salue aujourd'hui en disant : « Christ est ressuscité ! » et on répond : « Oui, il est vraiment ressuscité ! » Il n'y a pas d'autre salut, pas de « Bonjour ! Comment ça va ? » mais cet événement unique, aussitôt confirmé : « Oui, il est vraiment ressuscité ! »
Le NT est plein de tels cris de jubilation, en lien avec la Pâques accomplie de Jésus. Cet événement proclamé ne se limite pas à ce qui a pu avoir lieu dans un lointain passé : « Il est ressuscité » signifie que cela nous affecte à l'instant, dans le présent ! Il vit, ici et maintenant ! Vivons, marchons, prions, célébrons dans ce grand présent, dans l'espace qui s'ouvre à partir de notre adhésion de foi : « Christ est ressuscité, Il est vraiment ressuscité, Alléluia ! ». Chantons donc pour entrer pleinement dans ce mystère de joie et de victoire, notre Kyrie, suivi du Gloria comme une jubilation « car toi seul es saint, toi seul es Seigneur, toi seul es le Très-Haut, Jésus Christ avec le saint Esprit dans la gloire actuelle de Dieu le Père ! Alléluia ! ».
Homélie
Chères soeurs, chères frères.
La toute première lecture de ce jour de fête est un discours de Pierre, adressé à Césarée, dans la maison d'un païen, du centurion Corneille, homme pieux qui est en quête du Dieu vivant. Or Pierre résume ici en quelques phrases tout l'évangile de Marc !
Vous savez ce qui s'est passé, rappelle-t-il, depuis la Galilée, un homme qui passait en faisant le bien- Rempli d'Esprit saint et de puissance, il guérissait, il chassait des démons, il était porteur d'un évangile - d'une bonne nouvelle où guérison et pardon sont les premiers dons de Dieu, signes palpables de la proximité du Royaume qui fait irruption de façon imminente.
Mais voilà que cet homme a été arrêté, jugé, condamné et exécuté de façon ignominieuse- Comme un esclave, un rebelle qui contesterait le pouvoir romain, on l'a flagellé, pendu, cloué à une potence jusqu'à ce que mort s'en suive- Voilà ce que certains ont cru devoir faire avec cet homme bon, venu de la part de Dieu-
Et Dieu dans tout cela ?
Il l'a exalté, Il l'a pris à lui, relevé, ressuscité, fait asseoir à sa droite. « La pierre rejetée des bâtisseurs est devenue tête d'angle ! C'est là l'oeuvre de Dieu, une merveille à nos yeux- » Des témoins ont attesté ce que Dieu leur a fait savoir : « Ce condamné n'est pas un maudit pour Dieu. Nous le savons car lui-même nous l'a fait savoir : cet homme, exclu de la société des humains, a, par-delà la mort, été élu par Dieu. Ce qu'il nous a montré durant toute sa vie, à savoir que Dieu choisit l'exclu, intègre le marginal, pardonne le pécheur, s'est vérifié au-delà de sa propre mort et exclusion. Désormais nous pouvons vivre comme il nous l'a enseigné de faire. Nous sommes en pleine confiance car de toutes manières nous ne pouvons que tomber dans la main de Dieu qui nous prendra à lui » !
Tous ces jours-ci nous avons médité, contemplé, scruté- un abîme de bonté, nié, bafoué, exclu, mais qui se retrouve dans l'abîme encore plus grand, dans l'immense bonté-miséricorde-vitalité de Dieu et là, Dieu accueille et transfigure. Il accomplit, il glorifie, il ressuscite, fait asseoir à sa droite- Mille langages pour dire l'inversion incroyable mais cohérente de l'agir divin dans ce cas précis.
Des témoins se sont levés, se sont retrouvés, se sont confirmés. Ils ont remémoré les gestes de Jésus, les priorités de sa vie au nom de Dieu, rappelant à chacun comment Dieu agit. Or ce Dieu a parlé aux témoins. Et nous vivons de leur témoignage, nous les croyants. Et nous marchons dans cet espace spirituel radieux, victorieux, à la suite de ce fils d'homme qui est le Fils intime de son Père céleste.
Les premiers témoins se sont retrouvés entre eux, ont ouvert à la fois le livre de la mémoire commune de Jésus parmi eux, et le livre des Écritures, notamment les Psaumes. Comme disait saint Pierre à Corneille : « C'est de Jésus que tous les prophètes rendent ce témoignage : Quiconque croit en lui, reçoit par son nom, le pardon des péchés ».
Depuis lors, l'histoire de plus de vingt siècles de foi chrétienne s'illustre par des vies de saints qu'on n'a pas fini de méditer et d'intérioriser : leur foi, leur charité, leur espérance, l'une comme l'autre victorieuse des forces du Mal, de la désespérance, de la volonté de détruire et d'anéantir, nous alimentent pour, comme dit saint Benoît dans sa maxime célèbre : « Ne jamais désespérer de la miséricorde de Dieu ». C'est cela Pâques !
La nature comme langage cosmique, notre propre coeur, nos rites liturgiques : allumer un cierge pour vaincre l'obscurité. Une jonquille dans un petit vase ou une branche de forsythia dans un verre au milieu de la table. Le Dieu de la résurrection parle dans cette branche, comme aussi dans des récits de retrouvailles et de réconciliation : « Ton frère était mort, et le voici vivant. Ne faut-il pas faire la fête ? » Les retrouvailles sont perçues par le père comme une résurrection. Et inversement : la résurrection est pardon et amour entre frères : « Nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons nos frères », dit saint Jean. Le langage de la paix fraternelle - parfois fort difficile, comme une victoire laborieusement conquise - se vit comme le passage de la mort à la vie. C'est que, comme le dit saint Paul : « Nous étions ennemis mais Dieu en Christ nous a aimés ! Gratuitement ! Nous sommes en paix avec Dieu en Christ Jésus, sans mérite de notre part, par la pure adhésion de notre foi ».
C'est que nous avons contracté une alliance : « Notre vie est désormais cachée, enfouie avec le Christ en Dieu ! Depuis notre baptême ! Morts avec le Christ, ressuscités avec le Christ ! Il ne nous reste plus qu'à « Vivre à Dieu seul ! » Nous ne nous appartenons plus.
Aussi, en ce jour, d'un bout du monde à l'autre, on renouvelle ses promesses baptismales. Bon nombre d'entre nous - la plupart sans doute - ont rencontré le Christ lors de leur baptême à peine quelques jours après être sorti des eaux du sein maternel. Le baptême était curieusement une façon de retourner dans ces eaux pour renaître une deuxième fois !
Mais le jour de Pâques chaque année nous repassons par ce moment vital, régénérant ! Avant de nous engager à nouveau et d'être aspergé : prenons un moment le temps de revenir sur nous-mêmes. Qui suis-je en profondeur ? Quel est mon lien exact avec ce Christ vivant, ressuscité ? En quoi consiste mon adhésion ? Pour quel évangile suis-je prêt à vivre et à mourir ? Et cela pas seulement à titre personnel, mais dans le Corps du Christ, en lien avec la multitude qui nous entoure, effectivement et virtuellement, jusqu'à l'autre bout du monde ? Faisons silence et prenons à coeur ce questionnement de notre engagement le plus secret.
Frères et soeurs, chers amis, je vous invite maintenant à prononcer une nouvelle fois vos engagements personnels. Oui, je renonce, trois fois. Oui je crois, trois fois. Troisième fois, bonne fois, dit le proverbe. On y va entièrement et non pas par demi-mesure. On envisage les deux pôles : ce à quoi renoncer, d'abord, fermement ; et ce à quoi donner notre adhésion, généreusement et librement. On y va aussi personnellement, avec un « je » assertif et non pas un « nous » collectif dans lequel on pourrait toujours se cacher : aujourd'hui nous ne conduisons pas tel un troupeau avec une conduite grégaire. Nous y allons chacune et chacun à part entière, sans décider pour autrui ce que celui-ci ou celle-ci puisse refuser ou accepter pleinement.
En ces jours-là, quand Pierre arriva à Césarée chez un centurion de l'armée romaine, il prit la parole et dit : « Vous savez ce qui s'est passé à travers tout le pays des Juifs, depuis les commencements en Galilée, après le baptême proclamé par Jean : Jésus de Nazareth, Dieu lui a donné l'onction d'Esprit Saint et de puissance. Là où il passait, il faisait le bien et guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du diable, car Dieu était avec lui. Et nous, nous sommes témoins de tout ce qu'il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem. Celui qu'ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice, Dieu l'a ressuscité le troisième jour. Il lui a donné de se manifester, non pas à tout le peuple, mais à des témoins que Dieu avait choisis d'avance, à nous qui avons mangé et bu avec lui après sa résurrection d'entre les morts. Dieu nous a chargés d'annoncer au peuple et de témoigner que lui-même l'a établi Juge des vivants et des morts. C'est à Jésus que tous les prophètes rendent ce témoignage : Quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon de ses péchés. »
- Parole du Seigneur.
Ac 10, 34a.37-43
Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! Éternel est son amour ! Oui, que le dise Israël : Éternel est son amour !
Le bras du Seigneur se lève, le bras du Seigneur est fort ! Non, je ne mourrai pas, je vivrai pour annoncer les actions du Seigneur.
La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d'angle : c'est là l'?uvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux.
117 (118), 1.2, 16-17, 22-23
Frères, ne savez-vous pas qu'un peu de levain suffit pour que fermente toute la pâte ? Purifiez-vous donc des vieux ferments, et vous serez une pâte nouvelle, vous qui êtes le pain de la Pâque, celui qui n'a pas fermenté. Car notre agneau pascal a été immolé : c'est le Christ.
Ainsi, célébrons la Fête, non pas avec de vieux ferments, non pas avec ceux de la perversité et du vice, mais avec du pain non fermenté, celui de la droiture et de la vérité.
- Parole du Seigneur.
1 Co 5, 6b-8
En ces jours-là, le Seigneur dit à Moïse : « Pourquoi crier vers moi ? Ordonne aux fils d'Israël de se mettre en route ! Toi, lève ton bâton, étends le bras sur la mer, fends-la en deux, et que les fils d'Israël entrent au milieu de la mer à pied sec. Et moi, je ferai en sorte que les Égyptiens s'obstinent : ils y entreront derrière eux ; je me glorifierai aux dépens de Pharaon et de toute son armée, de ses chars et de ses guerriers. Les Égyptiens sauront que je suis le Seigneur, quand je me serai glorifié aux dépens de Pharaon, de ses chars et de ses guerriers. » L'ange de Dieu, qui marchait en avant d'Israël, se déplaça et marcha à l'arrière. La colonne de nuée se déplaça depuis l'avant-garde et vint se tenir à l'arrière, entre le camp des Égyptiens et le camp d'Israël. Cette nuée était à la fois ténèbres et lumière dans la nuit, si bien que, de toute la nuit, ils ne purent se rencontrer. Moïse étendit le bras sur la mer. Le Seigneur chassa la mer toute la nuit par un fort vent d'est ; il mit la mer à sec, et les eaux se fendirent. Les fils d'Israël entrèrent au milieu de la mer à pied sec, les eaux formant une muraille à leur droite et à leur gauche. Les Égyptiens les poursuivirent ; tous les chevaux de Pharaon, ses chars et ses guerriers entrèrent derrière eux jusqu'au milieu de la mer.
Aux dernières heures de la nuit, le Seigneur observa, depuis la colonne de feu et de nuée, l'armée des Égyptiens, et il la frappa de panique. Il faussa les roues de leurs chars, et ils eurent beaucoup de peine à les conduire. Les Égyptiens s'écrièrent : « Fuyons devant Israël, car c'est le Seigneur qui combat pour eux contre nous ! » Le Seigneur dit à Moïse : « Étends le bras sur la mer : que les eaux reviennent sur les Égyptiens, leurs chars et leurs guerriers ! » Moïse étendit le bras sur la mer. Au point du jour, la mer reprit sa place ; dans leur fuite, les Égyptiens s'y heurtèrent, et le Seigneur les précipita au milieu de la mer. Les eaux refluèrent et recouvrirent les chars et les guerriers, toute l'armée de Pharaon qui était entrée dans la mer à la poursuite d'Israël. Il n'en resta pas un seul. Mais les fils d'Israël avaient marché à pied sec au milieu de la mer, les eaux formant une muraille à leur droite et à leur gauche. Ce jour-là, le Seigneur sauva Israël de la main de l'Égypte, et Israël vit les Égyptiens morts sur le bord de la mer. Israël vit avec quelle main puissante le Seigneur avait agi contre l'Égypte. Le peuple craignit le Seigneur, il mit sa foi dans le Seigneur et dans son serviteur Moïse. Alors Moïse et les fils d'Israël chantèrent ce cantique au Seigneur :
Ex 14, 15 - 15, 1a
Voici le Dieu qui me sauve : j'ai confiance, je n'ai plus de crainte. Ma force et mon chant, c'est le Seigneur ; il est pour moi le salut.
Rendez grâce au Seigneur, proclamez son nom, annoncez parmi les peuples ses hauts faits ! Redites-le : « Sublime est son nom ! »
Jouez pour le Seigneur, il montre sa magnificence, et toute la terre le sait. Jubilez, criez de joie, habitants de Sion, car il est grand au milieu de toi, le Saint d'Israël !
Is 12, 2, 4bcd, 5-6
Parole du Seigneur adressée à Jérusalem : Ton époux, c'est Celui qui t'a faite, son nom est « Le Seigneur de l'univers ». Ton rédempteur, c'est le Saint d'Israël, il s'appelle « Dieu de toute la terre ». Oui, comme une femme abandonnée, accablée, le Seigneur te rappelle. Est-ce que l'on rejette la femme de sa jeunesse ? - dit ton Dieu. Un court instant, je t'avais abandonnée, mais dans ma grande tendresse, je te ramènerai. Quand ma colère a débordé, un instant, je t'avais caché ma face. Mais dans mon éternelle fidélité, je te montre ma tendresse, - dit le Seigneur, ton rédempteur. Je ferai comme au temps de Noé, quand j'ai juré que les eaux ne submergeraient plus la terre : de même, je jure de ne plus m'irriter contre toi, et de ne plus te menacer. Même si les montagnes s'écartaient, si les collines s'ébranlaient, ma fidélité ne s'écarterait pas de toi, mon alliance de paix ne serait pas ébranlée, - dit le Seigneur, qui te montre sa tendresse. Jérusalem, malheureuse, battue par la tempête, inconsolée, voici que je vais sertir tes pierres et poser tes fondations sur des saphirs. Je ferai tes créneaux avec des rubis, tes portes en cristal de roche, et toute ton enceinte avec des pierres précieuses. Tes fils seront tous disciples du Seigneur, et grande sera leur paix. Tu seras établie sur la justice : loin de toi l'oppression, tu n'auras plus à craindre ; loin de toi la terreur, elle ne t'approchera plus.
- Parole du Seigneur.
Is 54, 5-14
Ainsi parle le Seigneur : Vous tous qui avez soif, venez, voici de l'eau ! Même si vous n'avez pas d'argent, venez acheter et consommer, venez acheter du vin et du lait sans argent, sans rien payer. Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas, vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ? Écoutez-moi bien, et vous mangerez de bonnes choses, vous vous régalerez de viandes savoureuses ! Prêtez l'oreille ! Venez à moi ! Écoutez, et vous vivrez. Je m'engagerai envers vous par une alliance éternelle : ce sont les bienfaits garantis à David. Lui, j'en ai fait un témoin pour les peuples, pour les peuples, un guide et un chef. Toi, tu appelleras une nation inconnue de toi ; une nation qui ne te connaît pas accourra vers toi, à cause du Seigneur ton Dieu, à cause du Saint d'Israël, car il fait ta splendeur.
Cherchez le Seigneur tant qu'il se laisse trouver ; invoquez-le tant qu'il est proche. Que le méchant abandonne son chemin, et l'homme perfide, ses pensées ! Qu'il revienne vers le Seigneur qui lui montrera sa miséricorde, vers notre Dieu qui est riche en pardon. Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos chemins ne sont pas mes chemins, - oracle du Seigneur. Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins, et mes pensées, au-dessus de vos pensées.
La pluie et la neige qui descendent des cieux n'y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l'avoir fécondée et l'avoir fait germer, donnant la semence au semeur et le pain à celui qui doit manger ; ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission.
- Parole du Seigneur.
Is 55, 1-11
Écoute, Israël, les commandements de vie, prête l'oreille pour acquérir la connaissance. Pourquoi donc, Israël, pourquoi es-tu exilé chez tes ennemis, vieillissant sur une terre étrangère, souillé par le contact des cadavres, inscrit parmi les habitants du séjour des morts ? - Parce que tu as abandonné la Source de la Sagesse ! Si tu avais suivi les chemins de Dieu, tu vivrais dans la paix pour toujours. Apprends où se trouvent et la connaissance, et la force, et l'intelligence ; pour savoir en même temps où se trouvent de longues années de vie, la lumière des yeux et la paix.
Mais qui donc a découvert la demeure de la Sagesse, qui a pénétré jusqu'à ses trésors ? Celui qui sait tout en connaît le chemin, il l'a découvert par son intelligence. Il a pour toujours aménagé la terre, et l'a peuplée de troupeaux. Il lance la lumière, et elle prend sa course ; il la rappelle, et elle obéit en tremblant. Les étoiles brillent, joyeuses, à leur poste de veille ; il les appelle, et elles répondent : « Nous voici ! » Elles brillent avec joie pour celui qui les a faites. C'est lui qui est notre Dieu : aucun autre ne lui est comparable. Il a découvert les chemins du savoir, et il les a confiés à Jacob, son serviteur, à Israël, son bien-aimé.
Ainsi, la Sagesse est apparue sur la terre, elle a vécu parmi les hommes. Elle est le livre des préceptes de Dieu, la Loi qui demeure éternellement : tous ceux qui l'observent vivront, ceux qui l'abandonnent mourront. Reviens, Jacob, saisis-la de nouveau ; à sa lumière, marche vers la splendeur : ne laisse pas ta gloire à un autre, tes privilèges à un peuple étranger. Heureux sommes-nous, Israël ! Car ce qui plaît à Dieu, nous le connaissons.
- Parole du Seigneur.
Ba 3, 9-15.32 - 4, 4
La parole du Seigneur me fut adressée : « Fils d'homme, lorsque les gens d'Israël habitaient leur pays, ils le rendaient impur par leur conduite et leurs actes. Alors j'ai déversé sur eux ma fureur, à cause du sang qu'ils avaient versé dans le pays, à cause des idoles immondes qui l'avaient rendu impur. Je les ai dispersés parmi les nations, ils ont été disséminés dans les pays étrangers. Selon leur conduite et leurs actes, je les ai jugés. Dans les nations où ils sont allés, ils ont profané mon saint nom, car on disait : ?C'est le peuple du Seigneur, et ils sont sortis de son pays !' Mais j'ai voulu épargner mon saint nom, que les gens d'Israël avaient profané dans les nations où ils sont allés. Eh bien ! tu diras à la maison d'Israël : Ainsi parle le Seigneur Dieu : Ce n'est pas pour vous que je vais agir, maison d'Israël, mais c'est pour mon saint nom que vous avez profané dans les nations où vous êtes allés. Je sanctifierai mon grand nom, profané parmi les nations, mon nom que vous avez profané au milieu d'elles. Alors les nations sauront que Je suis le Seigneur - oracle du Seigneur Dieu - quand par vous je manifesterai ma sainteté à leurs yeux. Je vous prendrai du milieu des nations, je vous rassemblerai de tous les pays, je vous conduirai dans votre terre. Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés ; de toutes vos souillures, de toutes vos idoles, je vous purifierai. Je vous donnerai un c?ur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J'ôterai de votre chair le c?ur de pierre, je vous donnerai un c?ur de chair. Je mettrai en vous mon esprit, je ferai que vous marchiez selon mes lois, que vous gardiez mes préceptes et leur soyez fidèles. Vous habiterez le pays que j'ai donné à vos pères : vous, vous serez mon peuple, et moi, je serai votre Dieu. »
- Parole du Seigneur.
Ez 36, 16-17a.18-28
Frères, nous tous qui par le baptême avons été unis au Christ Jésus, c'est à sa mort que nous avons été unis par le baptême. Si donc, par le baptême qui nous unit à sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c'est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, comme le Christ qui, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d'entre les morts. Car, si nous avons été unis à lui par une mort qui ressemble à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection qui ressemblera à la sienne. Nous le savons : l'homme ancien qui est en nous a été fixé à la croix avec lui pour que le corps du péché soit réduit à rien, et qu'ainsi nous ne soyons plus esclaves du péché. Car celui qui est mort est affranchi du péché.
Et si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui. Nous le savons en effet : ressuscité d'entre les morts, le Christ ne meurt plus ; la mort n'a plus de pouvoir sur lui. Car lui qui est mort, c'est au péché qu'il est mort une fois pour toutes ; lui qui est vivant, c'est pour Dieu qu'il est vivant. De même, vous aussi, pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ.
- Parole du Seigneur.
Rm 6, 3b-11
Le sabbat terminé, Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques, et Salomé achetèrent des parfums pour aller embaumer le corps de Jésus. De grand matin, le premier jour de la semaine, elles se rendent au tombeau dès le lever du soleil. Elles se disaient entre elles : « Qui nous roulera la pierre pour dégager l'entrée du tombeau ? » Levant les yeux, elles s'aperçoivent qu'on a roulé la pierre, qui était pourtant très grande. En entrant dans le tombeau, elles virent, assis à droite, un jeune homme vêtu de blanc. Elles furent saisies de frayeur. Mais il leur dit : « Ne soyez pas effrayées ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité : il n'est pas ici. Voici l'endroit où on l'avait déposé. Et maintenant, allez dire à ses disciples et à Pierre : ?Il vous précède en Galilée. Là vous le verrez, comme il vous l'a dit.? »
- Acclamons la Parole de Dieu.
Mc 16, 1-7