Une homélie de fr. Emmanuel Verhaegen
« Ils mangèrent et ils furent tous rassasiés »
Au début du chapitre 9 de St Luc que nous lisons maintenant, nous voyons Jésus envoyer ces apôtres en mission. A leur retour, les prenant avec lui, parti à l'écart dans un endroit calme et désert. Les foules s'en aperçurent et le suivirent. Il leur fit (malgré tout) bon accueil : il leur parlait du règne de Dieu et guérissait ceux qui en avaient besoin.
En fin de journée, nous voyons Jésus renverser la vapeur : Les disciples disent qu'ils ne peuvent donner à manger à toute cette foule et Jésus leur répond : « Donnez-leur vous-même à manger ». Puis il leur demande de faire assoir les gens. Nous passons d'une foule inorganisée, à un ensemble structuré par groupes de 50 environ. C'est donc qu'il va se passer quelque chose.
A ce moment, Jésus n'enseigne plus en parole mais en acte : - d'abord il guérissait ceux qui en avaient besoin....
- ensuite, il prit les 5 pains et 2 poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction sur eux, les rompit et les donna à ses disciples pour qu'ils les distribuent à la foule. Nous avons évidemment là, l'annonce de la dernière Cène, où Jésus se donne en nourriture pour nous et pour la multitude, pour la guérison/rémission des péchés.
Par cet acte Jésus prépare les apôtres, les foules - et donc nous même à sa mort et sa résurrection. Il nous prépare tous à être missionnaires, à être nourriture spirituelle pour les autres.
Mais si nous devons être mangés spirituellement, encore faut-il que nous soyons appétissants, que nous ayons quelque chose à donner en nourriture.
Les disciples reviennent de mission, et Jésus les encourages - et nous encourage - à repartir, mais à un niveau supérieur : non seulement à annoncer le Royaume par des miracles, mais aussi jusqu'à donner le témoignage suprême qui est de donner sa vie pour ceux qu'on aime.
Nous sommes bien supporter de telle ou telle célébrité, pourquoi pas de Jésus-Christ..., encore plus célèbre et moins exigeant que certaines d'entre elles, puisqu'il nous dit :
« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos.
Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme.
Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. » (Mt 11, 28-30)
Et le Seigneur fait ce qu'il dit : son fardeau est léger car il nous a créé pour notre bonheur... et non le sien.
Il y a 15 jours, j'étais dans un groupe de prière, où une jeune femme d'une 40taine d'années, disait qu'elle avait retrouvé la foi vers ses 20 ans, grâce au témoignage de foi et de vie chrétienne, ordinaire et quotidien, de ses parents.
Le mot 'martyr' en grec veut bien dire 'témoin' en français ; et nous pouvons être 'martyr ou témoin' au quotidien ; sans aller se faire tuer au bout du monde.
Le Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ, livré pour nous et pour la multitude, en rémission des péchés... c'est bien ce que nous célébrons maintenant et à chaque Eucharistie. Chaque fois que nous renouvelons ce sacrifice ; Jésus mort et ressuscité, - notre Créateur qui s'est fait créature - s'abaisse encore plus jusqu'à se donner en nourriture afin que nous puissions nous aussi, comme les apôtres, annoncer la Bonne Nouvelle du Salut. Cette Bonne Nouvelle que ce Dieu d'amour est tout proche de nous... et même en nous.
Alors rayonnons - soyons témoins - de cette joie et de cet amour que notre Créateur nous à insufflé à notre naissance.
Amen.
F. Emmanuel
En ces jours-là, Melkisédek, roi de Salem, fit apporter du pain et du vin : il était prêtre du Dieu très-haut. Il bénit Abram en disant : « Béni soit Abram par le Dieu très-haut, qui a fait le ciel et la terre ; et béni soit le Dieu très-haut, qui a livré tes ennemis entre tes mains. » Et Abram lui donna le dixième de tout ce qu'il avait pris.
- Parole du Seigneur.
Gn 14, 18-20
Oracle du Seigneur à mon seigneur : « Siège à ma droite, et je ferai de tes ennemis le marchepied de ton trône. »
De Sion, le Seigneur te présente le sceptre de ta force : « Domine jusqu'au c?ur de l'ennemi. »
Le jour où paraît ta puissance, tu es prince, éblouissant de sainteté : « Comme la rosée qui naît de l'aurore, je t'ai engendré. »
Le Seigneur l'a juré dans un serment irrévocable : « Tu es prêtre à jamais selon l'ordre du roi Melkisédek. »
Ps 109 (110), 1, 2, 3, 4
Frères, moi, Paul, j'ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l'ai transmis : la nuit où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi. » Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. »
Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne.
- Parole du Seigneur.
1 Co 11, 23-26