Homélie du 25 décembre 2024

Le Verbe s'est fait chair, il a habité parmi nous

Nativité du Seigneur - Année C

Une homélie de fr. Martin Neyt

Homélie :
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Mes sœurs, mes frères.

En chacun de nous, il est une source de vie qui jaillit dans l'histoire de la création, dans un monde qui change et se renouvelle d'une manière ou d'une autre. Arrêtons-nous d'abord à l'expression « Au commencement » qui n'a pas une signification temporelle. Il s'agit d'une approche poétique et liturgique du mystère, souvent audacieuse dans ses formulations. C'est une réflexion exprimant la prière et l'adoration.

« Au commencement » touche nos vies personnelles où l'invisible se fait voir, l'impalpable se laisse toucher. « Au commencement », c'est chaque instant de nos vies. Comme l'exprime un dicton des Pères du désert : Aujourd'hui, je commence ». « Au commencement », c'est le premier jour de la Genèse et c'est en même temps cette célébration de Noêl nous rappelant la naissance de Jésus.

Chaque jour notre être est lié à l'être de Dieu par le Christ qui s'est incarné comme le conclut admirablement saint Jean : « Et le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous. Et nous avons vu sa gloire, cette gloire que le Fils unique plein de grâce et de vérité tient du Père ». Il devient lieu d'adoration des Anges, des bergers, dess rois mages. Le « Verbe fait chair » nous parle, nous guérit, nous sauve. Le Fils de Dieu devient Fils de l'Homme ; il est porté dans les bras de Marie, celui qui porte l'univers.

« Au commencement », écrit saint Jean, était le Verbe et le Verbe était auprès de Dieu et son intimité est telle qu'il est tourné vers Dieu. Et le Verbe était Dieu. Par lui tout a été fait et rien de ce qui a été ne s'est fait sans lui. Telle une ouverture musicale saint Jean nous présente l'essence du Verbe et la réalité de son existence en ce monde. Qui est-il ce Verbe mystérieux ? Il est à l'origine de la Création. Sa parole est active et créatrice. Comme elle se manifestera, dès le départ, dans la Genèse. Et puis, au fil de l'histoire sainte, le Verbe se manifeste aussi comme Sagesse, Puissance de Dieu, reflet de la gloire du Père.

« Au commencement », le Verbe est Créateur, sous le Souffle de l'Esprit, son Etre déborde l'histoire du peuple d'Israël. Il est Vie et Lumière pour tout homme venant dans le monde. L'épître aux Hébreux résume toute l'histoire sainte jusqu'à l'incarnation de Jésus-Christ par ses mots : « A bien des reprises et de bien des manières, Dieu dans le passé, a parlé à nos pères par les Prophètes, mais en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par son Fils. Toute parole sortie de sa bouche est créatrice. »

« Le Verbe est aussi Lumière. Cette lumière décrite dans le livre de la Sagesse (aux chapitres 6, 7 et 8). Elle s'y révèle comme le commencement, le milieu et la fin des temps, les alternances des solstices, et le changement des saisons C'est une effluve de la puissance de Dieu. une pure irradiation de la gloire du Tout-Puissant. Elle est le reflet de la lumière éternelle, un miroir sans tache de l'activité de Dieu, une image de sa bonté... »

Dans le prologue de Saint Jean, la même réalité resurgit, le texte nous dit : « la Vie était la lumière des hommes et la lumière brille dans les ténèbres et les ténèbres n'ont pu s'en emparer. » Le Verbe est la vraie lumière qui en venant dans le monde illumine tout homme. L'itinéraire du Verbe le conduit au Fils de Dieu fait chair. Jésus par sa naissance vient nous rappeler cet élan de création du Créateur dans lequel vient s'inscrire le don du salut. Dès le premier jour s'inscrivent à la fois le commencement de la création et celui du Salut dans un élan d'Amour du Père pour la création et plus spécifiquement pour l'homme qu'il crée à son image.

Chaque jour, notre être est lié à l'Etre de Dieu, Révélation que nous venons de Dieu, que nous allons vers Dieu et que nous sommes en Dieu. Le Christ nous introduit dans le mystère de notre filiation au Père par le Souffle de l'Esprit.

Cet Esprit Saint révèle lors du Baptême du Christ sa dimension unique, Il Le transfigure, L'accompagne dans sa Passion, sa Mort, sa Résurrection. A la dernière Cène, le Christ nous fait don de son Corps et de son Sang jusqu'à son retour. Bonheur de la Création, bonheur de sa naissance parmi nous, attente joyeuse de son retour. Car le Verbe s'est fait chair et il habite parmi nous. Oui, au-delà de tout, il est à la fois le Chemin, la Vérité et la Vie dans la Lumière qui dès ce jour irradie nos cœurs et soutient notre Espérance. Comme nous le rappelle le prophète Isaïe : « Eclatons en cris de joie, car le Seigneur console son peuple. Tous les lointains de la terre ont vu le salut de notre Dieu. »

 

Tous les lointains de la terre ont vu le salut de notre Dieu

Comme ils sont beaux sur les montagnes, les pas du messager, celui qui annonce la paix, qui porte la bonne nouvelle, qui annonce le salut, et vient dire à Sion : « Il règne, ton Dieu ! » Écoutez la voix des guetteurs : ils élèvent la voix, tous ensemble ils crient de joie car, de leurs propres yeux, ils voient le Seigneur qui revient à Sion. Éclatez en cris de joie, vous, ruines de Jérusalem, car le Seigneur console son peuple, il rachète Jérusalem ! Le Seigneur a montré la sainteté de son bras aux yeux de toutes les nations. Tous les lointains de la terre ont vu le salut de notre Dieu.

- Parole du Seigneur.

Is 52, 7-10

Chantez au Seigneur un chant nouveau, car il a fait des merveilles ; par son bras très saint, par sa main puissante, il s'est assuré la victoire.

Le Seigneur a fait connaître sa victoire et révélé sa justice aux nations ; il s'est rappelé sa fidélité, son amour, en faveur de la maison d'Israël.

La terre tout entière a vu la victoire de notre Dieu. Acclamez le Seigneur, terre entière, sonnez, chantez, jouez !

Jouez pour le Seigneur sur la cithare, sur la cithare et tous les instruments ; au son de la trompette et du cor, acclamez votre roi, le Seigneur !

Ps 97 (98), 1, 2-3ab, 3cd-4, 5-6

Dieu nous a parlé par son Fils

À bien des reprises et de bien des manières, Dieu, dans le passé, a parlé à nos pères par les prophètes ; mais à la fin, en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par son Fils qu'il a établi héritier de toutes choses et par qui il a créé les mondes. Rayonnement de la gloire de Dieu, expression parfaite de son être, le Fils, qui porte l'univers par sa parole puissante, après avoir accompli la purification des péchés, s'est assis à la droite de la Majesté divine dans les hauteurs des cieux ; et il est devenu bien supérieur aux anges, dans la mesure même où il a reçu en héritage un nom si différent du leur. En effet, Dieu déclara-t-il jamais à un ange : Tu es mon Fils, moi, aujourd'hui, je t'ai engendré ? Ou bien encore : Moi, je serai pour lui un père, et lui sera pour moi un fils ? À l'inverse, au moment d'introduire le Premier-né dans le monde à venir, il dit : Que se prosternent devant lui tous les anges de Dieu.

- Parole du Seigneur.

He 1, 1-6

Le Verbe s'est fait chair, il a habité parmi nous

Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. C'est par lui que tout est venu à l'existence, et rien de ce qui s'est fait ne s'est fait sans lui. En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont pas arrêtée.

Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. Il était dans le monde, et le monde était venu par lui à l'existence, mais le monde ne l'a pas reconnu. Il est venu chez lui, et les siens ne l'ont pas reçu. Mais à tous ceux qui l'ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom. Ils ne sont pas nés du sang, ni d'une volonté charnelle, ni d'une volonté d'homme : ils sont nés de Dieu. Et le Verbe s'est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu'il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.

- Acclamons la Parole de Dieu.

Jn 1, 1-5.9-14