Une homélie de fr. Martin Neyt
Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
Que le Dieu de l'espérance et de toute consolation vous donne en plénitude la paix et la joie et que le Seigneur soit toujours avec vous.
Mes soeurs, mes frères, nous avons vécu ensemble cette année des moments intenses de joie et de peine, de douleur et de sérénité. Nous avons ressenti le départ du Frère Jean-Yves comme un arrachement qui nous a atteint personnellement. Dans notre fondation à Kinshasa, nous avons fêté l'inauguration de l'Ecole secondaire et dans deux semaines, quatre frères congolais vont prononcer leurs premiers voeux.
Ces réalités s'inscrivent dans une humanité profondément blessée par ces millions de migrants et de réfugiés qui fuient leur terre pour chercher, quelque part, un asile bienveillant. Noël, en cette nuit, nous invite à plonger à nouveau au plus profond de notre espérance. Par Marie et Joseph, Dieu se mêle à l'histoire des humains pour lui donner sens, la sauver, la transfigurer. Car, Jésus, Enfant-Sauveur, si humainement fragile et démuni, entre, encore et toujours, dans nos histoires humaines.
A l'entrée du monastère, dans l'abside, sur la peinture de Georges de la Tour, la lumière de l'enfant emmailloté illumine d'une douce lumière chaque visage sous un angle particulier. En cette nuit, cette lumière peut pénétrer chacune de nos vies, nos foyers, notre communauté. Elle nous révèle en nous-même un autre chemin, plus intérieur, vers cet endroit d'où nous sommes partis, et que nous pouvons découvrir cette nuit, comme si c'était la première fois.
Celui que nous célébrons, si humble et si doux, demeure la source inépuisable de notre espérance et de notre consolation. Qu'il éveille en nous cette source de consolation et nous donne de chanter « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix aux hommes qu'il aime ».
Le roi David habitait enfin dans sa maison. Le Seigneur lui avait accordé la tranquillité en le délivrant de tous les ennemis qui l'entouraient. Le roi dit alors au prophète Nathan : « Regarde ! J'habite dans une maison de cèdre, et l'arche de Dieu habite sous un abri de toile ! » Nathan répondit au roi : « Tout ce que tu as l'intention de faire, fais-le, car le Seigneur est avec toi. » Mais, cette nuit-là, la parole du Seigneur fut adressée à Nathan : « Va dire à mon serviteur David : Ainsi parle le Seigneur : Est-ce toi qui me bâtiras une maison pour que j'y habite ? C'est moi qui t'ai pris au pâturage, derrière le troupeau, pour que tu sois le chef de mon peuple Israël. J'ai été avec toi partout où tu es allé, j'ai abattu devant toi tous tes ennemis. Je t'ai fait un nom aussi grand que celui des plus grands de la terre. Je fixerai en ce lieu mon peuple Israël, je l'y planterai, il s'y établira et ne tremblera plus, et les méchants ne viendront plus l'humilier, comme ils l'ont fait autrefois, depuis le jour où j'ai institué des juges pour conduire mon peuple Israël. Oui, je t'ai accordé la tranquillité en te délivrant de tous tes ennemis.
Le Seigneur t'annonce qu'il te fera lui-même une maison. Quand tes jours seront accomplis et que tu reposeras auprès de tes pères, je te susciterai dans ta descendance un successeur, qui naîtra de toi, et je rendrai stable sa royauté. Moi, je serai pour lui un père ; et lui sera pour moi un fils. Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi, ton trône sera stable pour toujours. »
- Parole du Seigneur.
2 S 7, 1-5.8b-12.14a.16
L'amour du Seigneur, sans fin je le chante ; ta fidélité, je l'annonce d'âge en âge. Je le dis : C'est un amour bâti pour toujours ; ta fidélité est plus stable que les cieux.
« Avec mon élu, j'ai fait une alliance, j'ai juré à David, mon serviteur : J'établirai ta dynastie pour toujours, je te bâtis un trône pour la suite des âges.
« Il me dira : Tu es mon Père, mon Dieu, mon roc et mon salut ! Sans fin je lui garderai mon amour, mon alliance avec lui sera fidèle. »
88 (89), 2-3, 4-5, 27.29
En ce temps-là, à la naissance de Jean Baptiste, Zacharie, son père, fut rempli d'Esprit Saint et prononça ces paroles prophétiques : « Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, qui visite et rachète son peuple. Il a fait surgir la force qui nous sauve dans la maison de David, son serviteur, comme il l'avait dit par la bouche des saints, par ses prophètes, depuis les temps anciens : salut qui nous arrache à l'ennemi, à la main de tous nos oppresseurs, amour qu'il montre envers nos pères, mémoire de son alliance sainte ; serment juré à notre père Abraham de nous rendre sans crainte, afin que, délivrés de la main des ennemis, nous le servions dans la justice et la sainteté, en sa présence, tout au long de nos jours.
Toi aussi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut ; tu marcheras devant, à la face du Seigneur, et tu prépareras ses chemins, pour donner à son peuple de connaître le salut par la rémission de ses péchés, grâce à la tendresse, à l'amour de notre Dieu, quand nous visite l'astre d'en haut, pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l'ombre de la mort, pour conduire nos pas au chemin de la paix. »
- Acclamons la Parole de Dieu.
Lc 1, 67-79